Art et IA générative

Les avancées technologiques ont permis le développement de modèles d’intelligence artificielle sophistiqués, en particulier dans le domaine de la vision par ordinateur. Les modèles de vision par ordinateur pré-entraînés sont devenus incroyablement performants, capables d’analyser, d’interpréter et même de générer des images avec une précision et une sophistication sans précédent. L’un des domaines où ces progrès ont été particulièrement marquants est la génération d’images par l’IA, qui a ouvert la porte à une nouvelle forme d’art numérique.

Récemment, le musée Mauritshuis de La Haye a fait sensation en remplaçant temporairement son célèbre tableau « La Jeune Fille à la perle » par cinq reproductions réalisées par des fans. Ce qui a retenu l’attention, c’est qu’une de ces reproductions n’a pas été réalisée par un artiste humain, mais par un outil d’IA générative connu sous le nom de Midjourney. Le tableau généré par l’IA a été accueilli avec fascination par certains, mais a également suscité une controverse dans le monde de l’art.

La génération d’images par l’IA est aussi accusée de reproduire des éléments qui ont été vus pendant l’apprentissage sur des images non-libres de droit. Cette question soulève des préoccupations importantes sur la propriété intellectuelle et les droits d’auteur dans l’ère de l’IA. La capacité des modèles d’IA à apprendre à partir de vastes ensembles de données et à générer des œuvres d’art originales a ouvert un débat complexe et nuancé sur la paternité et la créativité. Il est également important de noter que les artistes humains sont également influencés par les œuvres qu’ils voient et expérimentent tout au long de leur vie. Doit-on donc soumettre l’artiste humain à la même critique que l’IA générative ? Faudrait-il « ouvrir le cerveau de l’artiste » pour valider la paternité de son œuvre ? Des événements plus récents ont souligné la question de la préparation de la communauté artistique à gérer l’IA. L’artiste allemand Boris Eldagsen a remporté un prix lors des prestigieux Sony World Photography Awards 2023 pour une photo qui a ensuite été révélée comme ayant été réalisée par une IA, DALL-E 2. En refusant son prix, Eldagsen a ouvert un débat sur la reconnaissance de l’IA dans les concours internationaux. L’IA, avec ses avancées bluffantes, inquiète autant qu’elle fascine, poussant les métiers de l’image à se remettre en question. Les progrès de l’IA ont ouvert la voie à de nouvelles formes d’expression artistique, mais ont également suscité des préoccupations sur l’éthique, la sécurité, et la propriété intellectuelle. Dans ce contexte, il est essentiel d’adopter une approche équilibrée qui reconnaisse à la fois le potentiel créatif de l’IA et les préoccupations légitimes qu’elle suscite. Naviguer dans l’ère de l’IA et intégrer ces technologies puissantes dans le monde de l’art et au-delà exigera une réflexion approfondie et une discussion ouverte. La controverse autour de l’utilisation de l’IA générative dans l’art reflète les tensions plus larges qui entourent l’intégration de l’IA dans notre société. Les avantages de l’IA, y compris sa capacité à générer de nouvelles formes d’art, doivent être pesés contre les préoccupations éthiques et juridiques qu’elle soulève. Il est clair qu’un débat prolongé s’engage sur cette question. Néanmoins, il est essentiel d’adopter une approche équilibrée qui reconnaisse à la fois le potentiel créatif de l’IA et les préoccupations légitimes qu’elle suscite. Ce n’est qu’en abordant ces questions avec une réflexion et une discussion approfondies que nous pourrons naviguer efficacement dans l’ère de l’IA et déterminer comment intégrer de manière équitable et éthique ces technologies puissantes dans le monde de l’art et au-delà.
Art et IA génératives

Midjourney – « Data Science as Monet Art » 

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